Revue de Presse 2021
L’UNION le 2 octobre 2021
À Reims, la basilique Saint-Remi donne un coup de jeune à ses infos touristiques
Les panneaux chargés de renseigner les visiteurs avaient rendu de bons et loyaux services pendant des décennies. Ils viennent d’être remplacés par d’autres plus modernes.
Camille Mangin dévoile ce samedi matin les nouveaux panneaux, qui présentent notamment l’avantage par rapport aux anciens d’être éclairés. – A.P.
Ce samedi 2 octobre au matin, une cérémonie est organisée à la basilique Saint-Remi : on inaugure officiellement les nouveaux panneaux touristiques. Cela méritait-il vraiment une telle solennité ? « Certes la basilique St-Remi, ce n’est pas la cathédrale, rappelle Camille Mangin, président de l’association Renaissance Saint-Remi, qui veille à l’animation du vénérable édifice remigien, en termes de fréquentation notamment : on estime généralement que nous accueillons 10 % des visiteurs qui viennent à la cathédrale, ce qui représente quelque 100 à 150 000 personnes par an tout de même. Et puis, il est dans la volonté du maire de Reims de développer l’attractivité de Saint-Remi dans la perspective de la voie des Sacres, appelée à relier les deux monuments, cathédrale et basilique. »
Très regardés
Jusqu’à présent, ces touristes disposaient à St-Remi de plusieurs panneaux explicatifs susceptibles de nourrir leur curiosité sur le saint éponyme, sur Clovis, les premiers chrétiens, les bénédictins… Des panneaux disons classiques, qui rendaient de bons et loyaux services depuis des décennies, et qui « étaient vraiment très regardés assure le président Mangin, les bénévoles à l’accueil le constataient. »
« Ces panneaux avaient été conçus par l’architecte Henri Dumont et l’abbé Goy, poursuit le président de Renaissance ; ils avaient déjà vécu une quarantaine d’années. On s’est dit à l’association qu’il fallait faire quelque chose pour les rajeunir, d’autant que nous fêtons cette année notre 50e anniversaire. Certes, le budget nécessaire nous faisait un peu reculer… » Il se chiffre en effet en dizaine de milliers d’euros.
Avec éclairage et traduction
Malgré tout l’association s’est lancée, et son travail d’une année supervisé par le spécialiste médiéval Patrick Demouy sera donc salué solennellement ce samedi 2 octobre, jour où l’on dévoilera les panneaux modernes. Plusieurs différences notables par rapport aux anciens : d’une part ils sont éclairés, ce qui n’est pas un mince avantage à l’intérieur d’un édifice généralement sombre ; ensuite ils sont traduits en anglais, ce qui élargit le spectre des lecteurs potentiels ; enfin, Saint-Remi et son association support ont aussi franchi le pas de « la modernité » : ces panneaux afficheront un QR code qui permettra d’apporter des renseignements complémentaires aux visiteurs qui resteraient encore sur leur faim après les avoir lus.
Aide technique de la Ville
On peut préciser que pour financer l’opération, l’association s’est débrouillée avec ses propres deniers. En revanche elle a été aidée par les services techniques de la Ville pour l’installation électrique. On peut supposer que le président Mangin n’omettra pas de le préciser à l’heure des discours.
Une statue sortie du placard
Autre nouveauté dans la vie de la basilique: une statue de la Vierge dite “de l’usine et de l’atelier” a été dernièrement sortie de son placard, ou plutôt de la sacristie où elle était remisée, et installée sur un socle, pour être visible du public. Cette œuvre avait été commandée par le cardinal Langénieux, qui vécut au XIXème siècle, pour illustrer « le catholicisme social ». Elle a été installée dans une petite chapelle sur le côté gauche de la nef, non loin du Christ aux liens. Et rappelons (voir notre édition du vendredi 30 septembre) que prochainement l’édifice doit en outre accueillir une dalle tumulaire médiévale réalisée en hommage à saint Remi.
L’UNION le 30 septembre 2021
À Reims, la basilique redécouvre une dalle hommage à saint Remi
Elle pourrait remonter au VIIème siècle, et aurait été commandée pour rendre hommage au saint enterré sur place : cette dalle oubliée va retrouver une place digne d’elle au sein de la basilique Saint-Remi.
La dalle tumulaire en l’honneur de saint Remi a été confiée à l’entreprise Léon Noël pour nettoyage. – Bernard Sivade
On fait parfois des découvertes inattendues dans un bâtiment aussi riche d’histoire que la basilique Saint-Remi. C’est ainsi qu’au printemps dernier, Geneviève Esposito, guide bénévole, avait eu l’attention attirée par une pierre qui semblait « traîner » dans un coin. « C’est une dalle qui fait peut-être un mètre sur 40 cm. Elle était posée contre un mur dans une chapelle latérale. Elle comportait une inscription en latin, évoquant l’inhumation de saint Remi dans une “chapelle St-Christophe” ; il y avait aussi une croix gravée, qui découpait l’épitaphe en plusieurs morceaux… »
« Nous nous fions à ce que nous disent les groupes de visites : s’ils estiment que cette pierre présente un intérêt, nous, on les suit» Camille Mangin
Renseignements pris, cette dalle, qualifiée de tumulaire (relative aux monuments funéraires), n’était pas tout à fait inconnue : « Elle était référencée dans des documents officiels dépendant de la Drac » dit Mme Esposito. Elle ne faisait pas partie de la sépulture du fameux baptiseur de Clovis, mais avait été réalisée ultérieurement pour lui rendre hommage et marquer le lieu de son inhumation. Quand précisément ? « Deux versions sont possibles, estime la guide découvreuse : cela pourrait être une œuvre datant des années 640 (saint Remi était mort en 533), commandée par l’évêque Sonnace, pour signaler l’importance du personnage (en l’occurrence saint Remi) inhumé à cet endroit ; ou alors une copie du XIe (lire par ailleurs) ; les documents de la Drac m’incitent toutefois à pencher en faveur de la première hypothèse. »
Mise en valeur après nettoyage
Quelle que soit la bonne version, cette dalle reste bien médiévale et en lien avec le célèbre évêque rémois ; elle ne sera donc plus négligée à l’avenir. Camille Mangin, le président de l’association Renaissance Saint-Remi chargée de valoriser la basilique, l’a confiée dernièrement à l’entreprise de restauration bien connue Léon Noël, pour un nettoyage. « Notre association ne porte pas de jugement sur les objets présentés dans la basilique, précise M.Mangin, nous nous fions à ce que nous disent les groupes de visites : s’ils estiment que cette pierre présente un intérêt, nous, on les suit. » Il est donc prévu que cette dalle longtemps oubliée atterrisse prochainement, après son nettoyage, et « avec l’accord du curé » ajoute le président Mangin, à une place où elle sera scellée et mise en valeur à l’intérieur de la basilique. À l’évidence un atout supplémentaire pour l’attractivité de celle-ci.
Ancienne ou moderne?
Pour se faire une idée de la nature et de l’âge de la fameuse dalle oubliée, le président Mangin de Renaissance Saint-Remi s’en est remis à « notre chercheur M.Vigouroux ; selon lui, voilà ce que nous pouvons dire : la dalle originelle, dite dalle de Sonnace, était conservée dans l’église d’Hincmar et une copie en aurait été faite au XIe siècle (celle que nous avons vue). Disparue à la Révolution, elle a été retrouvée le 15 mai 1859 à l’église Saint-Jacques ! » Les sources de ces informations se trouvent dans la Revue de Champagne et de Brie de janvier 1893, qui cite notamment ce texte émanant de l’archiviste de la Ville de Reims, en date du 16 janvier 1892, un certain M.Demaison : « Cette inscription (figurant sur la dalle) a un aspect assez étrange. Elle offre certains traits qui lui donnent un aspect d’ancienneté, entre autres des petites lettres inscrites dans des lettres plus grandes ; mais d’autre part elle présente des caractères absolument modernes (…) j’en conclus que le texte n’est point l’inscription primitive… » On a vu que d’autres indices inclinent à dire que cette dalle est bien l’originale, celle du VIIe siècle.
L’HEBDO DU VENDREDI 1 juillet 2021