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Michel FECK : Chers amis bonjour. Les vacances sont terminées. J’espère que c’était un bon temps pour vous chers auditeurs mais j’ai un grand plaisir à vous retrouver à nouveau aujourd’hui. Chacun sait que les deux portes d’entrée touristique de Reims sont la Cathédrale et le champagne. Mais nous savons aussi qu’il existe bien d’autres portes qui font la renommée de Reims et sa région. Aujourd’hui je prendrai pour exemple l’historique basilique Saint-Remi et pour vous en dire plus sur ce site, j’ai grand plaisir à accueillir le président de l’Association Renaissance de Saint-Remi. Camille MANGIN, bonjour.

Camille MANGIN : Bonjour. Merci de m’accueillir à votre antenne.

MF : Merci. Parce que je sais que vous avez beaucoup de travail en ce moment avec cette rentrée mais je voudrais bien, avant que l’on parle un petit peu de ce concert qui aura lieu dans très peu de temps, nous parler de cette basilique Saint-Remi et de son histoire.

CM : La basilique Saint-Remi est effectivement un peu moins connue que la Cathédrale mais c’est quand même l’édifice religieux le plus ancien de notre ville.
C’est par ailleurs, l’édifice de l’art Roman le plus important en France par ses dimensions. C’est le deuxième édifice recevant le plus de visiteurs après la Cathédrale – en gros 10% de la cathédrale – et bien entendu, ce joyau du quartier Saint-Remi a tout de suite attiré l’attention de notre association.
C’est dans le domaine du patrimoine et sur la basilique que nous avons mené les projets les plus notoires : les vitraux de Charles MARQ dans la chapelle axiale, l’installation de la statue du baptême de Clovis, le lancement et la reconstruction du Grand Orgue CATTIAUX pour lequel nous avons créé une association particulière qui s’appelle la Renaissance des Grandes Orgues de Saint-Remi.
Et puis, plus récemment, nous avons posé, comme à la cathédrale, une plaque pour les Trois Rois qui ont été sacrés dans la basilique. Donc, vous voyez c’est un élément qui, comme le dit le guide touristique, vaut largement le détour.

MF : Et voilà… je dirais même qu’un axe entre la Cathédrale et Saint-Remi nous parait nécessaire. Alors nous allons parler maintenant de cette association Renaissance de Saint-Remi. Elle a été créée à une époque je suppose ?!

CM : …à une époque assez ancienne maintenant. Elle a été créée en 1971 par Pierre BURGUET,  bien connu des auditeurs de RCF. Il a présidé l’association pendant 40 ans. J’ai eu l’honneur et le plaisir de lui succéder.
Alors pourquoi ce nom Renaissance de Saint-Remi qui interroge souvent ?
Il est attaché à la deuxième reconstruction du quartier durant la décennie  60/70. La première ayant eu lieu après la destruction de la Grande Guerre, donc la reconstruction des années 20. Dans les années 60, il ne répondait plus aux exigences de la vie moderne et il a été entièrement reconstruit. Reconstruction cela veut reconstitution de la vie sociale et culturelle du quartier avec de nouvelles générations, de jeunes couples, et c’est le rôle que s’était fixé l’association en partenariat avec le Centre Social, pour lequel notre association avait beaucoup milité du temps de Jean TAITTINGER, et avec le Musée Saint-Remi qui étaient les deux pôles d’attraction. Le Centre Social s’appelle maintenant Maison de Quartier.
Donc, c’est au départ une association d’animation de quartier et qui pendant des années a développé des activités sociales et culturelles avec du judo, du tennis, etc.
Au fil des années, nous les avons un peu abandonnées car il y avait énormément de structures qui ont été créées par la ville et nous n’en avons conservé qu’une seule : le Cercle de Lecture qui regroupe 25 personnes. Elles se retrouvent tous les mois pour partager sur des ouvrages.
Alors le second volet c’est bien entendu la mise en valeur du patrimoine. On vient de l’évoquer puisque nous avions cette basilique sur laquelle on pouvait faire d’autres choses. Nous avons fait les actions que j’ai cité tout-à-l’heure, mais on a essayé également de faire vivre la basilique au-delà de sa vie religieuse. Nous l’avons dès le début associée à la musique. Il y avait, il y a quelques décennies, « les Heures Musicales de Saint-Remi », le dimanche après-midi. Et, depuis quelques années, nous organisons assez régulièrement de grands concerts gratuits, au cours desquels se sont produits la Chorale de l’Université, Vox Remensis, le quintette de cuivres Magnifica, l’Orchestre de Chambre Champagne-Ardenne, la Maîtrise de Reims. On essaie, bien entendu de se tourner vers les interprètes et les formations rémoises.

MF : Vous avez également un certain nombre de partenariats, je suppose…

CM : On a des partenariats dans le sens où nous portons notre soutien à d’autres organisateurs de concerts. Par exemple nous sommes intervenus à plusieurs reprises auprès de Benjamin STEENS, le titulaire de l’Orgue de Saint-Remi qui a  une formation « Les Rencontres Baroques Rémoises ». Cette année nous avons apporté notre contribution au festival AGAPÉ, festival d’art lyrique qui s’est déroulé en grande partie à la basilique.
On ne se contente pas que de la musique, nous aidons également à la publication d’ouvrages. Tout le monde connait celui de Jean DIBLIK sur les vitraux de la basilique ou celui de Monika BUGS, une allemande, qui a écrit un ouvrage sur le pavement de Saint-Nicaise qui est accroché sur l’aile nord de la basilique.
Nous apportons aussi des collaborations pour des expositions au Musée Saint-Remi. Et puis nous ne nous contentons pas que de la basilique. Il y a dans ce quartier une autre église à laquelle l’actuelle Municipalité a apporté toute son attention et qui est l’église Saint-Maurice. La façade de l’église a été ravalée, le portail a été refait et il y a eu deux initiatives d’étudiants de Sciences Po pour la restauration du tableau de Jean ENDERS et cette année celle de la statue du « Christ aux liens ». Et de plus la Municipalité a lancé une opération de mécénat pour la restauration du Grand Vitrail du portail. Là nous essayons dans la mesure de nos moyens d’apporter des contributions financières.

MF : Vous avez donc un certain nombre d’activités pour cette fin de vacances. Vous avez d’abord la question des Musiques et Lumières…

CM : Je voudrais faire avant tout un petit aparté.
Notre association s’occupe également de l’environnement de ce patrimoine. Nous avions milité très fortement pour la réhabilitation de la Butte  Saint-Nicaise et pour l’aménagement des abords de la basilique. Mon prédécesseur avait l’habitude de revenir sur ce sujet car nous estimions que c’était assez indigne d’un ensemble Musée-Basilique classé au patrimoine de l’UNESCO. Actuellement nous allons nous tourner sur deux points.
La première action sera la restauration des panneaux qui se trouvent de part et d’autre de l’entrée portail sud en bas des escaliers. Ces panneaux avaient été créés il y a plusieurs décennies par l’abbé Jean GOY et notre ami Henri DUMONT, avec bien entendu le soutien de notre association. Le temps a passé et ils ont besoin d’un sérieux coup de jeune, et il y a surtout le fait qu’ils ont besoin d’être éclairés. Quand le public vient à la basilique en fin de journée ou le soir ces panneaux ne sont pas lisibles. Donc ça c’est un projet auquel nous réfléchissons. Il est évidemment un peu coûteux. Techniquement il nécessite une installation électrique. Nous travaillons avec les services de la Ville puisque c’est cette dernière qui est propriétaire de la basilique et dès que le projet sera suffisamment avancé nous le soumettrons, bien entendu, au curé de la paroisse qui est affectataire de l’édifice.

MF : On va parler de ce concert qui va avoir lieu dimanche…

CM : Puisque l’on parle musique, il y a à la basilique Saint-Remi le spectacle « Musique et Lumière » qui mêle à la fois des jeux de lumières et des morceaux musicaux. Ce son et lumière a été créé en 1975 par l’association. C’était un peu artisanal au début et pendant plusieurs décennies c’était des bénévoles qui faisaient fonctionner ce spectacle. En 2007, il y a eu un renouvellement complet du spectacle avec des effets lumineux imaginés par Joël BONNET et cette initiative est due à Jean-Louis SCHNEITER qui était Maire de Reims à l’époque. Il a voulu un spectacle nouveau, conçu sur une installation entièrement automatisée. A l’époque le budget a été colossal. Les bénévoles de l’association assurent, pendant l’été de fin juin à début octobre, tous les samedis soir à 21h30 durant la période estivale, le déroulement du spectacle entièrement gratuit et qui dure trois quart d’heure. Il est consacré bien entendu à la musique mais aussi à l’architecture de la basilique et à son histoire qui a mille ans.

MF : Donc samedi prochain et les suivants, jusqu’au 6 octobre, vous pourrez aller le voir. Et maintenant dimanche prochain il y a un concert…

CM : Je voudrais un peu terminer sur le son et lumière car il y a deux spectacles de cette forme à Reims.
Un à l’extérieur à la Cathédrale et un à l’intérieur à la basilique. Ils sont différents. Ils se complètent avec bonheur car durant une partie de la saison on peut voir les deux successivement durant la même soirée. C’est intéressant pour les rémois et pour les touristes.
Ce qui se passe actuellement  c’est que la Municipalité veut refaire un spectacle entièrement nouveau à la Cathédrale et en créer un à l’extérieur de Saint-Remi. Il durera une dizaine de minutes et passera en boucle. Donc nous examinons actuellement avec la ville les possibilités de rendre les deux spectacles de Saint-Remi complémentaires et pour que les personnes qui feront 20 minutes de marche pour se rendre depuis le centre-ville à la basilique ne découvrent pas un spectacle de 10 minutes avant de retourner sur leurs pas. Voilà, c’est un travail sur lequel  nous nous penchons et nous avons reçu un accueil très favorable des élus pour mettre en coexistence ces deux « son et lumière ».
Je précise également que tout cela est en concertation avec les « Amis de la Cathédrale ». Ensemble nous avons créé une association « Reims Ville des Sacres », dont le président est Jean-Marie BEAUPUY, de manière à mettre en valeur les deux sites classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et dont les deux sont concernés par les Sacres. Bien entendu c’est un projet à moyen terme car il mobilise des fonds.
Je l’ai dit tout à l’heure, nous faisons régulièrement des concerts gratuits. Celui dont on parle aura lieu le 9 septembre prochain à 18h00 à la basilique. Il est gratuit et j’insiste sur ce point. L’orgue et les trompettes seront à l’honneur puisque les interprètes seront Pierre MÉA, l’organiste titulaire du Grand Orgue de la Cathédrale, et deux trompettistes, Benoît MATHY et Grégoire MÉA. Les œuvres interprétées seront assez diverses puisqu’il y aura Albinoni, Rameau, Vivaldi, Bach, donc un programme assez éclectique.

MF : Ce sera donc un concert gratuit et ça c’est important. Je crois que l’on a fait un petit tour d’horizon rapide sur l’Association Renaissance de Saint-Remi. Camille MANGIN vous en êtes le Président et je tiens à vous remercier… Chers amis à bientôt.

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