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Jeudi 12 janvier 2023

  • « Le vin de solitude» de Irène NEMIROSKY  – collection Livre de Poche

Résumé de l’ouvrage :

« Le vin de solitude » se présente comme une succession d’épisodes de l’existence de la famille Karol, dont Hélène, la narratrice, est la fille.

Des bords du Dniepr à Paris, en passant par Biarritz ou la Finlande, où les Karol fuient le révolution bolchevique, elle décrit son quotidien aux côtés du couple pitoyable que formaient ses parents. Un père juif, riche banquier vaguement bienveillant envers elle, mais surtout indifférent, obsédé par le jeu et fou de sa femme, fermant les yeux sur les incartades de cette dernière, disposé à satisfaire tous ses caprices. Et une mère frivole, égoïste, collectionnant les amants, qui  ne cache pas qu’elle aurait préféré ne pas avoir d’enfant.

Dans cette cellule familiale où Hélène n’a guère de place -son père, qu’elle adore, est souvent absent, et sa mère ne s’adresse à elle que sous forme de reproches ou de mépris-, son seul réconfort est la présence de Mademoiselle Rose, sa gouvernante française, qui lui transmet son affection et son amour pour Paris. Enfant maussade et amère, que l’indifférence parentale a privé d’insouciance et de joie, elle devient peu à peu une jeune fille battante et indépendante, à l’esprit acéré, à même de s’affranchir du carcan de morosité que faisait peser sur elle la froideur maternelle.

D’une écriture froide, distanciée, la narratrice porte sur le comportement de ses parents, et surtout sur celui sa mère, un regard d’une implacable acuité. La virulence de la critique, la dureté du jugement vis-à-vis de cette femme pour laquelle elle ne semble à aucun moment éprouver elle-même quelque amour, donnent parfois le sentiment d’assister à véritable règlement de comptes. Heureusement, « Le vin de solitude » n’est pas que ça… C’est surtout un roman à l’écriture fluide et élégante, un récit émouvant sur le difficile et courageux apprentissage de la maturité.

Source BOOK'ING

L’auteur :

Irène NEMIROVSKY est née à Kiev, Ukraine , le 24 février 1903 dans une famille de financiers juifs russes. Son père, Léon NEMIROVSKY, était un des plus riches banquiers de Russie. Mais lorsque la révolution éclate dans le pays en 1917, Léon NEMIROVSKY préfère éloigner sa petite famille du pays en crise et s’installe en France en juillet 1919. Irène reprend alors brillamment ses études et décroche en 1926 sa licence de lettres à la Sorbonne.

1926 est une année clé de la vie de la jeune femme, puisqu’elle publie son premier roman Le Malentendu (même si elle avait déjà publié auparavant quelques contes et nouvelles, et ce dès 1923) et épouse un homme d’affaires juif russe, Michel Epstein. En 1929, elle donne naissance à sa première fille, Denise, et publie la même année David Golder, son premier grand succès, adapté au théâtre et au cinéma. Le Bal, l’année suivante, raconte le passage difficile d’une adolescente à l’âge adulte. L’adaptation au cinéma révèlera Danielle Darrieux. De succès en succès, Irène NEMIROVSKY devient une égérie littéraire, amie de Kessel et Cocteau, et donne naissance en 1937 à sa seconde fille, Elisabeth.

La Seconde Guerre mondiale mettra un terme brutal à ce brillant parcours. En 1938, Irène NEMIROVSKY et Michel Epstein se voient refuser la nationalité française, mais n’envisagent toutefois pas l’exil, persuadés que la France défendrait ses juifs. Ils préfèrent toutefois envoyer leurs deux filles dans le Morvan. Lâchée par ses amis et son éditeur, Irène porte l’étoile jaune. Elle rejoint, accompagné par son mari, ses deux filles dans le petit village où elles étaient cachés. C’est là qu’Irène NEMIROVSKY rédigera le récit de Suite française, persuadée qu’elle allait bientôt mourir.

Elle est arrêtée devant ses enfants par les gendarmes en juillet 1942, et envoyée à Auschwitz, où elle succombera du typhus le 17 août 1942. Michel Epstein, qui avait tout tenté pour sauver sa femme, est également déporté en novembre et immédiatement gazé à son arrivée. Ses deux filles sauvent quelques documents, puis sont placées sous la tutelle d’Albin Michel et Robert Esmenard (qui dirigea la maison d’édition) jusqu’à leur majorité.

Elle est le seul écrivain à avoir reçu le prix Renaudot à titre posthume, en 2004, pour son roman Suite française.

Sources : Babelio et /www.l'internaute.com

 

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Jeudi 9 février 2023

  • « Voyage de noces » de Patrick MODIANO  – collection Folio

Résumé de l’ouvrage :

«Je suis tombé sur la vieille coupure de journal qui datait de l’hiver où Ingrid avait rencontré Rigaud. C’était Ingrid qui me l’avait donnée la dernière fois que je l’avais vue. Pendant le dîner, elle avait commencé à me parler de toute cette époque, et elle avait sorti de son sac un portefeuille en crocodile, et de ce portefeuille la coupure de journal soigneusement pliée, qu’elle avait gardée sur elle pendant toutes ces années. Je me souviens qu’elle s’était tue à ce moment-là et que son regard prenait une drôle d’expression, comme si elle voulait me transmettre un fardeau qui lui avait pesé depuis longtemps ou qu’elle devinait que moi aussi, plus tard, je partirais à sa recherche.

C’était un tout petit entrefilet parmi les autres annonces, les demandes et les offres d’emplois, la rubrique des transactions immobilières et commerciales :

« On recherche une jeune fille, Ingrid Teyrsen, seize ans, 1,60 m, visage ovale, yeux gris, manteau sport brun, pull-over bleu clair, jupe et chapeau beiges, chaussures sport noires. Adresser toutes indications à M. Teyrsen, 39 bis boulevard Ornano, Paris. »»

Source Folio

L’auteur :

Patrick MODIANO est né le 30 juillet 1945 à Boulogne-Billancourt d’un père juif italien, Albert Modiano (1912-1977) et d’une mère belge flamande, Louisa Colpeyn (1918-2015), débarquée à Paris en 1942 pour tenter sa chance comme comédienne. Délaissé par ses parents, Patrick est le plus souvent gardé par ses grands-parents puis placé dans des pensionnats. En 1957, il perd son frère de deux ans son cadet des suites d’une leucémie.

Il fait ses études à l’école du Montcel à Jouy-en-Josas, au collège Saint-Joseph de Thônes (Haute-Savoie), puis au lycée Henri-IV à Paris. Ayant pour professeur particulier de géométrie Raymond Queneau, un ami de sa mère qu’il rencontre alors qu’il a quinze ans, il décroche son baccalauréat à Annecy, mais n’entreprend pas d’études supérieures.

Sa rencontre avec Queneau est cruciale. Introduit par lui dans le monde littéraire, Patrick MODIANO a l’occasion de participer à des cocktails donnés par les éditions Gallimard. C’est en 1967 qu’il publie « La Place de l’étoile », un premier roman sur l’Occupation couronné du prix Roger Nimier 1968. À partir de cette année, il se consacre exclusivement à l’écriture.

Après « La Ronde de nuit » de 1969, il reçoit en 1972 le Grand prix du roman de l’Académie française pour « Les Boulevards de ceinture ».

S’il sort aussi « Villa triste » et « Livret de famille » en 1975 et 1977, c’est en 1978 qu’il obtient le prix Goncourt pour « Rue des boutiques obscures », son sixième roman. Publiant également « Une jeunesse » et « De si braves garçons » en 1981 et 1982, le romancier reçoit en 1984 le prix de la fondation Pierre de Monaco pour l’ensemble de son ouvre. En 2002, il obtient le Prix Jean-Monnet de littérature européenne du département de Charente pour « La Petite Bijou ».

En 2014, Patrick MODIANO obtient le Prix Nobel de Littérature « pour son art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables et dévoilé le monde de l’Occupation ». Le secrétaire perpétuel de l’Académie suédoise Peter Englund le qualifie même de « Marcel Proust de notre temps ».

Auteur d’une trentaine d’ouvrages, Patrick MODIANO est aujourd’hui reconnu comme l’un des écrivains les plus talentueux de sa génération.

Source Babelio

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Jeudi 9 mars 2023

  • « Check-Point » de Jean-Christophe RUFIN  – collection Folio

Résumé de l’ouvrage :

Maud, vingt et un ans, cache sa beauté et ses idéaux derrière de vilaines lunettes. Elle s’engage dans une ONG et se retrouve au volant d’un quinze tonnes sur les routes de la Bosnie en guerre. Alex, Lionel, Marc et Vauthier, qui l’accompagnent dans ce convoi, sont bien différents de l’image habituelle des volontaires humanitaires. Un à un, ils vont lui révéler les blessures secrètes de leur existence. Et la véritable nature de leur chargement.

À l’heure où la violence s’invite au cœur de l’Europe, y a-t-il encore une place pour la neutralité de l’action humanitaire? N’est-il pas temps, désormais, de prendre les armes?

Source Folio

L’auteur :

Romancier tardif mais à succès immédiat, Jean-Christophe RUFIN a d’abord et surtout été un acteur engagé de la cause humanitaire et des relations Nord-Sud.

Avant d’écrire des essais consacrés au Tiers-Monde et aux relations Nord-Sud, ainsi que les romans qui lui valent sa notoriété actuelle, Jean-Christophe RUFIN a beaucoup voyagé.

Il est né à Bourges en 1952. Fils unique, il est élevé par ses grands-parents, car son père est parti et sa mère travaille à Paris. Son grand-père, médecin et résistant, a été déporté deux ans à Buchenwald.

En 1977, après des études de médecine, il part comme coopérant en Tunisie et mène sa première mission humanitaire en Erythrée, où il rencontre Azeb, qui deviendra sa deuxième femme.

Diplômé de l’Institut d’études politiques, il devient, en 1986, conseillé du secrétaire d’Etat aux droits de l’homme et publie son premier livre, Le Piège humanitaire, un essai sur les enjeux politiques de l’action humanitaire.

De 1991 à 1993, il est vice-président de Médecins sans Frontières (MSF).

En 1993, il entre au ministère de la Défense comme conseiller spécialisé dans la réflexion stratégique sur les relations Nord-Sud. Il quitte ce poste en 1995 et devient administrateur de la Croix-Rouge française.

En 1997, à 45 ans, il publie son premier roman, L’Abyssin, l’histoire d’une ambassade dépêchée par la cour du Négus d’Ethiopie auprès de Louis XIV. Goncourt du premier roman et prix Méditerranée, ce livre se vend à plus de 300 000 exemplaires et est traduit en 19 langues.

Jean-Christophe RUFIN est actuellement maître de conférences à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et président d’Action contre la faim (ACF).

Source L'Internaute

 

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